
Le 8 mars est célébré au Canada et dans le monde entier comme la Journée internationale des femmes. Le thème de 2021 est #RelanceFéministe. Quel est le rapport entre la relance féministe et un espace numérique comme Trajetsenbus? La COVID-19 a eu des répercussions disproportionnées sur les femmes : licenciements, manque de garderies, augmentation du travail non rémunéré, montée de la violence familiale et bien plus encore. En conséquence, le gouvernement du Canada a décidé d’élaborer un plan d’action pour les femmes dans l’économie.
Nous évaluons les besoins et allouons les ressources en nous fondant sur les données, ou nous devrions procéder ainsi. En 2020, ONU Femmes a publié des données sur la sous-représentation des femmes dans quelques grandes sphères de la société. Elle a constaté qu’à l’échelle mondiale, il n’y a que 24,9 % des parlementaires qui sont des femmes et il y a trop peu de femmes parmi les PDG des entreprises au classement Fortune 500, parmi les lauréats du prix Nobel, dans les médias d’information, dans le secteur du divertissement et dans les sports.

Longue description
Les femmes parlementaires dans le monde
Source: Union interparlementaire. Données du 1er janvier 2020.
1997 - 11.7 %
1998 - 11,8 %
1999 - 13,1 %
2000 - 13,8 %
2001 - 14 %
2002 - 15 %
2003 - 15,1 %
2004 - 15,7 %
2005 - 16,2 %
2006 - 16,8 %
2007 - 17,7 %
2008 - 18,3 %
2009 - 18,8 %
2010 - 19 %
2011 - 19,5 %
2012 - 20,4 %
2013 - 21,4 %
2014 - 21,9 %
2015 - 22,7 %
2016 - 23 %
2017 - 23,5 %
2018 - 24,1 %
2019 - 24,5 %
2020 - 24,9 %
En examinant les choses de plus près, j’ai constaté que cette sous-représentation des femmes concerne également les données, et qu’exclure les femmes de la conception ou des consultations a des conséquences néfastes. Criado Perez est l’auteure du livre intitulé Femmes invisibles : comment le manque de données sur les femmes dessine un monde fait pour les hommes. Elle souligne quelques statistiques choquantes dans différents secteurs d’activité :
- Certaines voitures sont 71 % moins sûres pour les femmes que pour les hommes, car elles ont été conçues à l’aide d’un mannequin masculin du 50e percentile pour les essais de collision de voiture.
- Il existe une technologie de reconnaissance vocale qui est 70 % moins susceptible de comprendre avec précision les femmes que les hommes, car de nombreux algorithmes sont formés sur 70 % d’ensembles de données masculins.
- Il est prouvé que certains équipements de protection individuelle étaient conçus pour le corps des hommes et présentaient des lacunes dans la protection des femmes, qui pourraient les avoir exposées à des virus tels que la COVID-19.
Selon Mme Perez, nous vivons dans un monde conçu pour les hommes, en grande partie parce que nous (les industries) avons négligé de recueillir des données sur les femmes. Il y a donc des lacunes sur le plan des données en fonction du genre. Au premier abord, cela semble choquant, puisqu’il semble évident qu’il faut inclure les femmes dans les études et les tests. De plus, si on y regarde de plus près, il est facile de voir que l’absence de données sur les femmes aura des conséquences sur la conception de produits, sur les résultats et sur la sécurité.
Il est facile de reprocher à un algorithme d’être biaisé, mais, collectivement, nous avons la responsabilité de veiller à ce que ceux qui codent les algorithmes disposent des connaissances et des compétences nécessaires pour être aussi impartiaux et inclusifs que possible. Travailler pour la fonction publique nous donne une occasion extraordinaire d’influencer les services et les secteurs d’activités qui relèvent de la compétence fédérale, en particulier ceux qui sont liés à la santé et à la sécurité des personnes au Canada.
La question de représentativité des femmes dans les données et le thème #RelanceFéministe mettent en exergue l’importance de l’inclusion et de la diversité. Et ce n’est pas seulement une question de sexe et de genre. En tant que fonctionnaires, nous avons la responsabilité d’entreprendre une analyse complète qui tient compte de l’intersection de multiples facteurs, notamment l’ethnicité, l’âge, la capacité/l’incapacité et la géographie. Nous avons la responsabilité d’atténuer les préjugés et d’intégrer un éventail de perspectives (en utilisant des approches telles que l’ACS+) pour nous assurer que le résultat répond aux besoins de la population diversifiée du Canada.
Ressources
L’analyse comparative entre les sexes plus (ACS+)
Visualisation des données : La représentation des femmes dans la société
Cours
Série Découverte : Découvrez les données
Le rôle des données dans un gouvernement numérique (I511)